Au Honduras, longtemps base arrière des opérations spéciales au Salvador et au Nicaragua, chaque tendance de l’ultra-droite américaine est représentée. Le responsable du coup d’état, le général Romeo Vasquez, est diplomé de la School of the America. Une pépiniere pour dictateurs latinos — Pinochet, Suarez, Noriega, d’Aubuisson y sont passés —, ou l’on apprennait à « défendre la liberté contre le communisme ». Pas moins de sept manuels y étaient consacrés au « maintien de l’ordre » : usage de la torture, chantage, séquestration des proches, usage de la « disparition » et, au besoin, recours à des escadrons de la mort. Après la publication des bonnes feuilles dans la presse US, Clinton a tenté de fermer l’école. En vain : elle s’est autodissoute et s’appelle maintenant l’Institut de coopération pour la sécurité hémisphérique (WHISEC)…
De plus, 600 militaires nord-américains sont actuellement en poste aux Honduras. Sans compter les associations vitrines. Comme la Fondation Mater Christi/Ave Maria. Fondée en 1983 par le créateur de Pizza Domino, Tom Monaghan, elle investit des millions de dollars dans une mission qui a officiellement pour but d’alphabétiser et d’héberger des religieux. La droite religieuse recommande vivement aux jeunes catholiques d’y faire un stage à la fin du lycée et, à regarder les photos de famille, on se demande s’il ne s’agit pas d’un stage de survie…
L’administration américaine a condamné le coup d’état. On le sait Obama, tout comme Clinton, voudrait mettre fin aux pratiques interventionistes en Amérique Latine. Le 30 juin, la US Southern command du Honduras jurait qu’aucun militaire n’avait participé à l’expulsion du président hondurien et que tout le monde était bouclé dans les casernes. Deux précautions valent en effet mieux qu’une.
F. Venner